Deux systèmes de mémoire
Être capable d’appliquer les règles de grammaire d’une langue en temps réel repose sur différentes capacités. Pour l’expliquer, appuyons-nous sur la distinction que les sciences cognitives établissent entre deux types de mémoire : la mémoire procédurale et la mémoire déclarative.
La mémoire procédurale permet le développement d’habitudes. Après un certain temps de pratique, on est capables de réaliser certaines actions sans avoir à réfléchir, comme lacer ses chaussures, conduire ou exécuter une chorégraphie.
La mémoire déclarative, de son côté, enregistre et organise les informations que nous accumulons sur le monde. C’est grâce à elle qu’on sait que la pomme est un fruit, qu’elle peut être jaune, vert ou rouge ou que la capitale de l’Italie est Rome.
Bien sûr, le fonctionnement de ces mémoires est beaucoup plus compliqué que ça en vrai ! Mais cette distinction est pratique pour comprendre les différents types de compétence grammaticale et mieux gérer son apprentissage.
Des compétences bien différentes
Chaque type de mémoire permet le développement d’un type spécifique de compétence.
La mémoire procédurale est impliquée dans la formation de nouveaux réseaux neuronaux à force de pratiquer la langue.
L’apparition de ces “autoroutes” dans notre cerveau signifie qu’on est désormais capables de converser automatiquement, sans avoir besoin de faire d’efforts particuliers pour comprendre ce qu’on nous dit ou pour faire ses propres phrases.
Pouvoir combiner les mots correctement, c’est un peu comme jouer avec des Lego. Les mots sont comme les pièces, et par la pratique, on sait peu à peu lesquels vont ensemble.
La mémoire déclarative stocke toutes les connaissances qu’on apprend sur une langue, comme son vocabulaire ou ses règles de grammaire.
Quand on parle, ces connaissances peuvent nous aider à repérer nos erreurs et à les corriger.
Quand on écrit, elles vont nous aider à savoir comment, par exemple, accorder correctement un verbe.
On développe cette aptitude en observant et analysant le fonctionnement de la langue. Généralement, on fait ça avec des profs, des livres ou des applis, en apprenant des règles et en faisant des exercices.
Devenir vraiment bon en grammaire
Connaître toutes les règles du fonctionnement d’une langue ne signifie pas pour autant pouvoir la parler, tout comme il est possible de parler parfaitement une langue sans pouvoir en expliquer les règles.
Autrement dit, connaitre des règles et pouvoir les appliquer dans une conversation sont deux choses bien différentes.
Cela va à l’encontre de ce qu’on pense d’habitude. Souvent, on croit que connaitre des règles nous fera mieux parler alors que c’est de réflexes dont on a besoin. Au contraire, les règles sont plutôt utiles quand on écrit, parce qu’on a le temps de réfléchir à savoir comment les appliquer.
Voilà pourquoi pour bien progresser en grammaire, il faut respecter le timing suivant : d’abord développer de bons réflexes à force d’écouter et de prononcer des phrases correctes et ensuite s’intéresser aux règles.
Avec le guidage de nos professeurs et beaucoup de pratique de discussion de classe, nos apprenants acquièrent une solide maitrise de la grammaire à l’oral. Pas besoin d’exercices barbants qui ne servent quasiment à rien.
Dans un deuxième temps, une fois qu’ils ont développé un réel savoir-faire dans la conversation, alors les connaissances supplémentaires sur le fonctionnement de la langue peuvent être utiles pour compléter l’apprentissage.